Coalition

justice numérique

Énoncé général

La coalition vise à agir collectivement et dans une perspective de justice sociale pour que le numérique et les technologies de l'information et de la communication ne soient plus un facteur d'exclusions.

Ce que ça veut dire pour nous

Nous reconnaissons que le numérique et les technologies de l’information et de la communication (TIC) peuvent être des ressources utiles pour une grande partie de la population. Comme d’autres types d’outils, les technologies connectées peuvent répondre à des besoins clés, notamment : mobiliser à grande échelle, offrir des solutions d’accessibilité, rassembler des personnes autour d’un intérêt commun au- delà des limites physiques, prendre des décisions de grande envergure, etc. Cependant, nous pensons qu’il faut faire preuve de vigilance à chaque étape de développement et de déploiement de certaines technologies afin d’éviter qu’elles deviennent des facteurs d’exclusion, ou pour faire en sorte qu’elles ne le soient plus. Notre coalition s’intéresse donc aux impacts des technologies sur la population et notre mobilisation s’articule autour de 4 axes principaux :

A) Un accès aux services essentiels pour tout le monde

Administration publique, services de santé, ressources financières ou autres, les services essentiels ont un impact considérable sur la qualité de vie des personnes. Tout le monde doit donc avoir accès aux services essentiels. Or, certaines tendances du développement et du déploiement des technologies constituent un frein plutôt qu’un facilitateur d’accès aux services importants. Par exemple, le fait de rendre des démarches essentielles uniquement accessibles par des outils technologiques connectés, donc remplacer les guichets de service en présence par des solutions automatisées en ligne. Pour notre coalition, le numérique et les TIC ne devraient pas remplacer les services en personne ou en présence. La population est multiple et a des besoins multiples, nous souhaitons donc que le numérique et les TIC soient utilisés de manière complémentaire avec d’autres solutions afin d’assurer l’accès aux services essentiels pour tout le monde.

B) Des outils accessibles pour tout le monde

Plusieurs groupes vulnérabilisés subissent les impacts des fractures numériques. Ces fractures numériques touchent plusieurs aspects, notamment : les disparités d’accès au matériel technologique, les différents niveaux de littératie numérique, l’accès difficile à de la formation et à de l’accompagnement, ou encore le besoin de ressources numériques adaptées aux besoins en accessibilité universelle. Il faut donc agir sur les différents niveaux de fractures numériques afin que toutes les personnes qui le souhaitent ou qui en ont besoin puissent s’approprier les technologies connectées nécessaires.

C) Des espaces d’épanouissement sans violence

Le numérique et les TIC font de plus en plus partie de notre quotidien. Or, certains enjeux ne disparaissent pas, voire ont tendance à se propager en ligne. Les espaces et les outils numériques sont trop souvent encore utilisés pour exercer de la violence envers une grande partie de la population. Pratiques d’intimidation en ligne, violence conjugale via les comptes et appareils connectés, vol de données personnelles, surveillance, menaces, en bref : les espaces numériques sont encore hostiles pour une bonne partie de la population. Nous pensons donc qu’il est essentiel de garantir à tout le monde un usage du numérique et des TIC le plus sécuritaire possible. Des actions concrètes doivent être prises pour agir contre l’insécurité numérique.

D) Une analyse systémique et structurelle des technologies

Les questions que soulèvent les technologies connectées doivent être analysées au niveau structurel et systémique. En effet, la présence ou l'absence de technologies connectées a des impacts sur différentes parties de la population. Pour identifier, comprendre et agir sur ces impacts, il faut se pencher sur les rapports de pouvoir en jeu, sous une perspective intersectionnelle. Le capitalisme de surveillance nous prive de consentement et offre nos identités à une poignée d’entreprises privées qui ont le monopole d’un internet qui est de moins en moins libre. L’automatisation de décisions structurelles à partir de données massives erronées peut mener à des plans de développement qui renforcent ou créent de nouvelles barrières pour les populations vulnérabilisées. Le manque de diversité dans les métiers technologiques et les modèles d’entraînement des technologies prédictives peut mener à l’automatisation, à la systématisation de discriminations, notamment racistes et sexistes, dont les conséquences peuvent être fatales aux personnes ciblées. D’autre part, l'infrastructure des TIC et du numérique est bel et bien matérielle (serveurs, composants des appareils et des réseaux, centres de données, etc.). Cette infrastructure matérielle amène son lot de pollution, d’extractivisme et de violences pour les populations habitant les territoires exploités pour faire vivre la machine connectée (épuisement et contamination des ressources naturelles, déplacement de populations, déchets numériques, etc.). Et, souvent, cette infrastructure est hébergée dans d’autres pays, qui peuvent avoir des lois bien différentes du Canada. Notre coalition s’intéresse donc à la souveraineté de nos données, au devenir de nos identités numériques et à un développement responsable et éthique du numérique et des TIC.

Adhésion et participation

La Coalition justice numérique accueille favorablement la participation de celles et ceux qui partagent notre vision et nos valeurs. Les individus et les organisations peuvent adhérer en exprimant leur intérêt et en contribuant activement aux initiatives et aux actions de la coalition.

Les personnes issues d'organisations qui ne sont pas des groupes communautaires peuvent devenir des membres alliés non-votant.

Considérant que les enjeux peuvent différer selon les priorités des types d’organisations, les organismes de regroupements et les organismes terrain qui font partie de ces regroupements peuvent simultanément adhérer à la coalition.

Organismes ayant participé aux discussions

Pour nous joindre

elise.rn@co-savoir.ca